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mardi 9 juillet 2013

A sainteté donnée, on ne regarde pas les dents : sainte Apollonie



Voici qu'en me baladant sur les pages d'un célèbre site d'enchères en ligne (vous saurez sous peu le pourquoi de ces flâneries...), je suis tombée nez-à-nez avec cet étrange objet...



Cette petite boîte circulaire au couvercle en verre bombé bordé d'un galon de passementerie à franges d'un mordoré quelque peu défraîchi, abrite, en effet, une surprenante association d'éléments.

Dans un anneau de bois sombre garni de quatre cabochons de pierres dures turquoise, apparaît un petit crâne, probablement sculpté dans de l'os (de quoi, ça, l'histoire ne le dit pas...) et placé au-dessus d'une paire de tibias miniatures posés en sautoir. Dans l'espace supérieur se déroule un phylactère de papier portant une inscription manuscrite à l'encre noire : "Dent de Ste Appoline"... Bon sang mais c'est bien sûr ! Ce bizarroïde morceau de matière blanchâtre curieusement planté dans la partie inférieure du médaillon n'est rien d'autre... qu'une dent humaine ! Et pas n'importe laquelle, s'il vous plaît, il s'agit là d'une dent-relique réputée directement tombée de la mâchoire de sainte Appoline, ou Apollonie, martyre du IIIe siècle et patronne des chirurgiens-dentistes.

mardi 13 mars 2012

Happy DDay Greg' !

Comme il me faut toujours une raison à tout, et pour ne pas écrire comme on court sur un tapis d'entraînement, je rôdais sur le net... je chassais... un déclic, une association d'idées, une image qui me ferait de l'oeil...

Saint Grégoire Ier inspiré par le Saint Esprit
Maître de Mazarine, Grandes Heures de Jean de Berry
Latin 919, f.100 - BnF, Occ.
© BnF
Eureka !! Hier c'était le 12 mars ! Jour de la mort de Grégoire Ier le Grand (540-604), glorieux pape du VIe siècle sans qui bien des étudiants en histoire de l'art n'auraient pu rédiger leurs introductions... car rappelons que, notre Grégoire, chef de projet d'une réforme éponyme, est également l'illustre auteur des fameuses lettres à l'évêque Serenus de Marseille, de 599 et 600, qui développent l'argumentation canonique en faveur de la fonction pédagogique des images : « les images doivent être placées dans les églises, afin que ceux qui ne savent pas les lettres lisent toutefois en regardant sur les parois ce qu'ils ne peuvent lire dans les livres », la Bible illustrée, tout ça, tout ça... Autant dire que Grégoire, c'est un peu la tarte à la crème de l'iconographie... mais c'est pour ça qu'on l'aime...
Alors, pour célébrer dignement cette pop star de l'histoire des images, j'ai décidé de me pencher sur l'iconographie de la Messe de saint Grégoire, sujet hybride qui se diffuse dans les arts à partir du XIVe siècle et associe la figure du saint pape au thème du Christ souffrant

lundi 6 février 2012

Le vieux plomb de la semaine

Maurice d'Agaune, saint martyr et à cheval

Parce que toute promesse se doit d'être honorée et qu'une petite mise au point sur les types équestes dans l'iconographie des saints est toujours utile, l'homme du jour sera saint Maurice l'Egyptien, martyr du IIIe siècle célébré le 22 septembre et dont le foyer de culte fut dès le Ve siècle l'abbaye d'Agaune, plus ancienne abbaye toujours en fonction en Occident.
Et c'est encore un de mes vieux plombs fétiches qui tiendra lieu de point de départ dans cette enquête hagiographico-iconographique... Oscultons donc la bête...


Que voyons-nous ? Un cavalier nimbé et vêtu d'une armure, dont le casque, les cubitières et les genouillères sont nettement apparentes. De la main droite, il tient une hampe, ou peut-être un fer de lance, garni d'un gonfanon, tandis que du bras gauche il se protège d'un écu frappé d'une croix. Le groupe est figuré de profil, en arrêt, à droite. 

Le plomb historié ici présent appartient à la catégorie des méreaux, objets monétiformes aux multiples fonctions parmi lesquelles celles de substituts monétaires, de marques de présence ou encore de laisser-passer. L'objet, conservé au Musée National du Moyen Âge, mesure un peu moins de 30mm de diamètre et fut réalisé au moule dans un alliage de plomb et d'étain, probablement aux XVe ou XVIe siècle. Retrouvé dans le lit de la Seine par Arthur Forgeais (1822-1874) lors des dragages du milieu du XIXe siècle, il fut émis par la communauté de métiers des teinturiers parisiens, comme l'atteste l'inscription présente au revers "AUX TAINTURIERS DE DRAS DE LEINNE" (on distingue traditionnellement les teinturiers de draps de laines des teinturiers de soieries).

vendredi 11 novembre 2011

Happy DDay Martin !

11 novembre, jour du Souvenir.... certes... mais pas que...
A long long time ago in a galaxy far far away, à savoir  le diocèse de Candes au jour du 11 novembre de l'an 397, saint Martin, évêque de Tours, expira.

Quid de saint Martin, en bref... Fils de soldat devenu soldat bien malgré lui, Martin, originaire de Pannonie,  partit défendre la Gaule contre les envahisseurs barbares. En garnison à Amiens, il offrit la moitié de son manteau à un pauvre dévêtu, épisode parmi les plus célèbres de l'hagiographie du futur évêque qui donna naissance au thème iconographique dit de la "Charité de saint Martin". Le schéma traditionnel de ces images, qui se développeront sur la plupart des supports de l'art médiéval, comprend la figure de saint Martin à cheval, coupant un pan de son manteau à l'aide d'une épée pour l'offrir au pauvre hère qui se tient devant lui.
Saint Martin partageant son manteau
Bréviaire à l'usage de Paris - Maître de Bedford ; Maître de Boucicaut
Paris - vers 1414
Châteroux BM - ms - 0002 / f.404v
© IRHT
Las d'occire du barbare et décidé à vivre en "soldat du Christ", Martin se plaça sous la protection de saint Hilaire de Poitiers, inaugurant ainsi une longue vie de conversion, de lutte contre les hérésies et de miracles en tous genres. Attaqué par des voleurs, il convertit l'un d'entre eux, empoisonné à l’hellébore, il survécut à force prières ; il ressuscita un mort pour lui donner le sacrement du baptême, rendit la vie à un pendu afin qu'il fasse pénitence. 

dimanche 6 novembre 2011

Le vieux plomb de la semaine

Enseigne de pèlerinage : saint Léonard

Quand le "Vieux plomb de la semaine" rencontre l'actualité... 

Figurez-vous qu'aujourd'hui dimanche 6 novembre, nous (quoique pour ma part, cela reste tout de même très théorique), nous, donc, célébrons la Saint-Léonard ! Une commémoration illustrée fort à propos par l'un de ces proverbes dont je mets quiconque au défi de faire usage dans une conversation courante "A la Saint-Léonard, tout la vermine part !"

Mais commençons par le commencement... la "menue choseite de plon" du jour... 

Enseigne de pèlerinage : saint Léonard
Alliage de plomb et d'étain moulé - H. 50mm x 35mm
Prov. de l'abbaye Saint-Léonard-de-Noblac (Haute-Vienne)
1ère moitié du XIVe siècle
cons. Musée National du Moyen Âge - Thermes de Cluny (Cl.23431)
© Anne-Sophie Lesage-Münch


vendredi 6 août 2010

Le vieux plomb de la semaine

Enseigne de pèlerinage de Notre-Dame de Chartres


Oyez, oyez braves gens ! Voici que le maître des lieux (en l'occurrence moi) inaugure une nouvelle rubrique vouée à devenir hebdomadaire : "Le vieux plomb de la semaine".

Qu'est-ce à dire me direz-vous ? L'enjeu est ici de vous faire découvrir le sujet de toutes mes recherches de ces deux dernières années : les "plombs historiés", en particulier les enseignes (sortes des badges) et méreaux (objets monétiformes) de la fin du Moyen Âge, soit produits entre le XIIIe et le XVe siècle. Mais ne vous inquiétez pas, tout deviendra clair en temps et en heure...

Pour commencer cette immersion dans un quotidien médiéval peu connu, je vous propose cette enseigne de pèlerinage provenant du sanctuaire de Notre-Dame de Chartres probablement réalisée entre le fin du XIIIe siècle et la seconde moitié du XIVe. Actuellement conservée au musée Carnavalet, elle fut redécouverte par Arthur Forgeais, archéologue amateur et collectionneur de son état, dans la lit de la Seine au milieu du XIXe siècle.