Portrait d'Emile Guimet (détail) Ferdiand Jean Luigini Huile sur toile - 1898 |
Le Musée Guimet, actuel musée national des arts asiatiques, doit son nom à un industriel et collectionneur lyonnais, Emile Guimet, qui décida, à la fin du siècle dernier, de fonder un musée dédié initialement aux "religions de l’Égypte, de l’antiquité classique et des pays d’Asie".
L'industriel fait alors construire un premier musée à Lyon sur l'avenue des Belges (actuel musée d'Histoire naturelle) afin d'y présenter ses collections personnelles, ce à partir de 1879.
Rapidement, le projet d'un transfert des pièces à Paris s'impose et Guimet finance la construction d'un musée-temple de style néo-grec place d'Iéna. Le nouveau musée est inauguré le 23 novembre 1889, en parallèle de la quatrième Exposition Universelle (celle de la Tour Eiffel, entre autres...).
Le projet du fondateur était alors de créer un "musée des idées" où les objets mis en regard permettraient de découvrir différentes formes de religions et d'instaurer un dialogue entre les cultures. Cependant, la vocation de l'institution va progressivement évoluer, les pièces classiques et de l'Egypte ancienne cèdent bientôt la place à celles apportées par les expéditions françaises au Tibet, en Asie centrale, en Chine et au Cambodge. En 1927, le musée s'enrichit des collections du musée Indochinois du Trocadéro, puis en 1945 Le Louvre y transfert ses pièces d'art chinois et japonais. Devenu l'un des premiers musées d'arts asiatiques dans le monde, le musée Guimet se distingue tout particulièrement par la richesse des ses collections d'art khmer et d'Afghanistan.
Grès - 178 cm
VIIe siècle
Période préangkorienne, style de Phnom Da
Cambodge (art khmer)
Il s'agit probablement de l'une des plus anciennes représentations de Harihara, cette divinité qui réunit les caractéristique de Visnu (la tiare, le disque, etc.) et celle de Shiva (le chignon d'ascète, le trident, etc.).
Principales caractéristique de l'art khmer : le hiératisme, la;frontalité et la stylisation
Style de Phnom Da : influence de la sculpture indienne avec tendance à un plus grand naturalisme.
Stupa
Stuc et traces de polychromie et dorure - H.162 cm
IVe-Ve siècle
Afghanistan, site de Hadda, Monastère de Tapa-Kalan
Le stupa, monument emblématique du bouddhisme, est un tumulus funéraire érigé, originellement, sur les cendres des rois défunts. Réputé abriter les reliques du Bouddha historique ou d'un grand saint, le stupa devient un lieu de commémoration et de culte élevé par les pèlerins. Les constructions sont en réalité pleines et les dévotions s'effectuent par le biais d'une circumambulation dans le sens solaire autour du monument en récitant des mantras ou en faisant tourner un moulin à prière.
L'exemplaire présenté ci-contre ce compose d'un dôme surplombant quatre étages successifs, cylindriques et carrés, ornés de représentations sculptées du Bouddha. D'une exécution hâtive, cette oeuvre témoigne de l'important développement des communautés monastiques en Afghanistan au début de notre ère.
A présent, quelques exemples...
Le bodhisattva Maitreya
Grès rouge - H. 115 cm
Période kusana - fin du Ier siècle ou début du IIeme siècle
Uttar Pradesh (Inde du Nord), région de Mathura
Personnification de l'amour bienveillant, Maitreya (l'amical, le bienveillant) est un bodhisatva considéré comme le futur Bouddha Résidant dans le devaloka (paradis) de Tushita, il doit, selon la tradition bouddhique, descendre sur terre lorsque le cycle du Bouddha Sakyamuni sera parvenu à son terme afin de découvrir la voie de l'Illumination et de proclamer une nouvelle fois le Dharma.
Le bodhisattva Maitreya
Grès rouge - H. 115 cm
Période kusana - fin du Ier siècle ou début du IIeme siècle
Uttar Pradesh (Inde du Nord), région de Mathura
Personnification de l'amour bienveillant, Maitreya (l'amical, le bienveillant) est un bodhisatva considéré comme le futur Bouddha Résidant dans le devaloka (paradis) de Tushita, il doit, selon la tradition bouddhique, descendre sur terre lorsque le cycle du Bouddha Sakyamuni sera parvenu à son terme afin de découvrir la voie de l'Illumination et de proclamer une nouvelle fois le Dharma.
Mathura, ville du nord de l'Inde verra se développer à partir du IIIe siècle av. JC une des écoles de sculptures les plus florissantes du sous-continent, en particulier sous la dynastie Kouchane. Venus de Chine, les Kouchan seront à l'origine d'un empire multiculturel où se mêlent des influlences indiennes; iraniennes et gréco-romaines.
Siva Nataraja, Seigneur de la danse
Bronze - H. 96 cm
XIe siècle - Dynastie Cola
Tamil Nadu (Inde du Sud)
Cette représentation du dieu Siva, divinité majeure de l'hindouisme, est l'une des plus célèbres de l'art hindou. Elle évoque la danse cosmique de la création et de la destruction.
La reine Maya Devi donnant naissance au prince Siddhartha, la futur buddha Sakyamuni
laiton et cuivre doré incrusté - H. 54cm
Début XIXe siècle
Népal
Bodhisattva debout
Schiste - H. 120 cm
Epoque Kouchane, Ier - IIIème siècle
Pakistan, région du Gandhara
Objet cultuel zhulong
Néphrite vert sombre - H. 15,3 cm
Vers 3500 av. JC
Epoque néolithique, culture de Hongshan
Chine du Nord, Liaoning
Le "dragon-cochon" (littéralement) est une créature magique associée au culte d'une déesse-mère. Cette figure hybride qui associe un corps serpentiforme à une tête de porc reflète les sociétés d'éleveurs et d'agriculteurs de la culture de Hongshan.
Partie inférieure de fronton
Grès
XIIe siècle - début XIIIeme, Style de Bayon
Cambodge, Bayon
Actuellement, le musée accueille au sein des collections permanentes l'exposition "Perpétuel Paradoxe" qui présente pour la première fois en France les oeuvres de Rashid Rana, l'un des principaux artistes pakistanais contemporains, qui ravaille aussi bien la photographie numérique, que la sculpture ou la video.
Cet événement fait écho à une autre actualité du musée qui met également à l'honneur l'art du Pakistan : l'exposition "Pakistan, Terre de rencontre. Ier-VIeme siècles. Les arts du Gandhara" (http://www.guimet.fr/site_gandhara/ ).
***
Bientôt d'autres images, c'est promis ! et d'ici là, allez voir de plus près ces bouddhas aux yeux clos, ses danseuses lascives et ses fragments de la geste de Rama.... un peu d'Inconnu pour trouver du Nouveau.... ;-)
Big up!
RépondreSupprimertu devrais peut-être mettre en lien la photo de l'expo gandhara?
sinon, y a moyen que tu me files par mail MON gardien du nord, stp?
Super clair !
RépondreSupprimerJ'ai appris des trucs sur la création progressive du musée....
Pitite question :pourquoi un exemple de stupa et
d'art khmer et tête de chapitre ?En fonction de quoi tu choisis les illustrations ?
J'attends la suite !
les collections d'art khmer et d'Afghanistan du musée sont parmi les plus qualitatives au monde. Harihara et le stupa devaient illustrer ceci.Faut dire qu'il y a tellement de choses à montrer... faudrait que je fasse une présentation par région.
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