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mercredi 21 juillet 2010

Fleuve Congo - Exposition Musée du Quai Branly - Partie 2

Lundi matin... je me remets donc au boulot pour vous présenter la deuxième partie de l'exposition du musée du Quai Branly Partie 1. Pour les esprits dissipés, un petit rappel.... ce second temps du parcours portait sur les reliquaires et les statues d'ancêtres, présentant donc essentiellement des coffres et statues-reliquaires créés par les différentes cultures d'Afrique Centrale, ce depuis les Fang jusqu'aux Tabwa.  


2. Reliquaires et statues d'ancêtres


Le culte des ancêtres est constitutif de la vie des cultures d'Afrique Centrale. Les crânes des ancêtres masculins du clan sont conservés, tout comme ceux des héros de guerre, des mères et des femmes réputées ou redoutées.
De nombreux peuples ont produit des reliquaires anthropomorphes, afin de protéger les reliques des ancêtres par une figure de gardien incarnant les traits d'un groupe déterminé. Les Fang ou encore les Kota, entre autres, ont quant à eux créé des statues liées à un panier contenant des reliques, appelées statues-reliquaires.


Passons à présent à quelques exemples...








Coffre-reliquaire anthropomorphe, Mbede
Gabon
Bois, pigments, fibres végétales, collier en coques de fruits, corne d'appel suspendue autour du coup
Musée du Quai Branly










Statue d'ancêtre, Teke
République Démocratique du Congo
Bois, pigments
Musée Royal de l'Afrique Centrale, Tervuren, Belgique








Statue-reliquaire anthropomorphe, Mbede
Gabon
Bois, pigments, métal, pâte de verre, cauris, fibres végétales, coquillages
Musée Dapper, Paris





Statue-reliquaire anthropomorphe, Mbede
Gabon

Bois, pigments
Musée du Quai Branly, Paris

Statue masculine gardienne de reliquaire, Ntumu, Fang
Gabon
Bois, huile végétale, métal
Collection particulière, France

Ce petit personnage sombre aux effets brillants était autrefois assis sur le rebord de la boîte d'écorce contenant les os des ancêtres illustres du lignage. Il tient entre ses pains un gobelet à offrandes. Le traitement des différents parties du corps exprime avant tout la tonicité d'un individu jeune. Pourtant, curieusement, dans cette image se mêle quelque chose à la fois de l'enfance (les proportions) et de la vieillesse, voire de la mort (le faciès). Une seule image pour suggérer le cycle complet de la vie.

Ces gardiens-reliquaires appartiennent au culte byeri qui s'appuyait sur la conservation des crânes des ancêtres. La statuette, régulièrement nourrie du sang de sacrifices, pouvait être sortie et consultée lors d'occasion importante concernant l'avenir de la communauté ; elle intervenait également lors des initiations masculines.




Statue féminine gardienne de reliquaire et reliquaire, Okak, Fang
Gabon ou Guinée Equatoriale

Bois, fragments osseux, dents humaines
Collection particulière, Suisse

Statue ancestrale, Teke
République du Congo
Bois, clous, pigments
Musée du Quai Branly, Paris

Figure masculine dont le corps est englobé dans une masse presque semi-sphérique composée d'argile mélée à des matériaux organiques. Le visage est couvert sur les tempes et sur les joues de fines scarifications verticales. Dans la masse en terre rougeâtre - qui est un "médicament" (bilongo)- sont enfoncés des clous et lames de métal, des plumes et d'autres éléments . Cette pratique magique était opérée par le nganga,féticheur, médecin, devin et spécialiste du rituel dans les sociétés bantoues d'Afrique Centrale. Les féticheurs teke utilisent selon les circonstances plusieurs figurines de ce type, dont chacune est efficace dans un cas précis (succès dans les entreprises commerciales ou matrimoniales, chasse fructueuse, etc.). Plus un nganga possède de statuettes plus sa compétence est reconnue car lui seul connaît l'art de les manipuler. 


Statues d'autel et reliquaires, Kota
Gabon
Bois, métal




Ces figures gardiennes des ossements d'ancêtres Kota possèdent de nombreuses caractéristiques communes : visage stylisé plat et ovoïde, placage de lamelles de cuivre et de laiton, caractère bidimensionnel, manche en forme de losange, etc.  
Cependant, ils font également montre de morphologies bien différentes ; 5 groupes stylistiques peuvent ainsi être distinguer : le style Mahongwe, le style Shamaye, le style des Kota du Sud (Obamba, Ndumu, Wumbu), le style Ndassa et le style Sangu..
Le piètement de la sculpture était rattaché à un panier, de cette façon, l’ensemble formait une entité et représentait une figure anthropomorphe entière. 
Mis en relation avec sa fonction, le gardien représenterait un esprit, un ancêtre dont on chercherait la protection.




Statue de gardien de reliquaire, Kota
Gabon
Bois, métal
Musée du Quai Branly, Paris

Statue reliquaire en tissu Muziri, Bembe
République du Congo
Coton, fibres végétales, éléments du corps du défunt
Collection particulière, France


Ce fétiche anthropomorphe représente l'ancêtre défunt et contient les reliques issues d'une sépulture ; il peut également abriter des cheveux ou des rognures d'ongles. Il porte tatoué à la craie sur son visage et son torse la réplique des scarifications du défunt qui sont la marque de son identité.
Conservé dans un angle de l'habitation principale, le muziri est consulté par le chef de famille dans les grandes occasions de la vie quotidienne. Le reliquaire est nourri d'offrandes alimentaires et de vin de palme pour obtenir en retour bénédictions et protection. Honoré par le muziri, le défunt n'inspire plus la crainte mais devient un allié potentiel.




Statue Nkonde, Vili-Yombe, Kongo
République du Congo
Bois, lamelles de fer forgé, clous, tissus, mica, verre, pigments
Collection particulière, France

Le nkonde, dont le nom signifie alliance, appartient à la catégorie des minkisi ("médicament des dieux" ; nkisi, sing.), statues magiques utilisées dans un but de guérison et de résolution des problèmes. Leur fonction symbolique est de traquer le mal dans le monde des esprits. Il s'agit donc d'objets bénéfiques qui permettent de réguler les problèmes de la société. 
Les formes sculptées des minkisi sont variées : les statuettes sont utilisées dans le cadre individuel ou familial, les grandes statues sont employées pour résoudre les problèmes d'ordre majeur.
Les formes  figurées sont de 3 types déterminés : le singe, animal capable de comprendre la situation et de trouver la solution, le chien, qui débusque le Mal dans l'autre  monde, et les représentations humaines, conçues comme des représentations du devin lui-même.
Le terme de nkisi désigne en premier lieu un mélange d'herbes à vertu médicinale et de terre provenant de zones liées aux ancêtres (proximité des cours d'eau ou cimetière). Le nganga place le mélange sur la statue afin qu'il tienne lieu de charge magique de protection ou bilongo. Le prêtre complète ensuite  l'action du sculpteur en enfonçant dans l'objet des clous dont il  lèche préalablement la pointe. Chaque clou correspond au voeu d'un individu pour un problème précis. Le nkonde, installé dans une hutte sur la place du village, était consulté par tous. Cette pratique fut interdite par les pères missionnaires à la fin du XIXe; on constate alors un glissement vers d'autres objets, tels que des croix transformées en minkisi.

Statue masculine, Songye
Kisengwa, République Démocratique du Congo
Bois, métal, perles en pâte de verre, fibres végétales, résidus organiques, pigments
Collection particulière, Belgique





Statue masculine, Songye
Tshofa, République Démocratique du Congo
Bois, cornes, métal, collier en pâte de verre, fibres végétales, résidus organiques, pigments
Musée Royal de l'Afrique Centrale, Tervuren, Belgique



Et c'est ici que s'achève le deuxième temps de l'exposition... 


2 commentaires:

  1. Elles sont très belles toutes ces photos avec un fond de lumière bleue!!!

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  2. Pourquoi tu n'écrirais pas des articles d'approfondissement sur Wikipédia ? je crois que ça existe comme démarche....

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